Entrevue de l'artiste visuel connu sous le pseudonyme TAKU. Depuis près de cinq ans, il s'exprime grâce à ses visuels dans le domaine artistique et cela fait maintenant deux ans qu'il a fait de cette passion son métier à temps plein. Son inspiration profonde est la culture japonaise, qui a stimulé son désir de créer. Il œuvre principalement dans l'industrie musicale, confectionnant des pochettes pour des formats physiques (CD) d'artistes divers.

De plus, il élabore son univers unique à travers ses œuvres personnelles, s'inspirant largement de la nostalgie et de son environnement immédiat.

Alors, comment un passionné de la culture japonaise est-il arrivé à concevoir des visuels de couvertures de CD tout en développant son propre univers artistique ?

Aujourd'hui, TAKU nous fait le privilège de partager son parcours, ses expériences et sa vision de l'art visuel.

 

 

Pourquoi la culture japonaise et comment cette influence se manifeste-t-elle dans ton travail ?

Parce que c'est une culture qui m'a accompagné pendant toute ma vie, par les films d'animation, les animées, etc... C'est aussi là-bas que j'y ai trouvé des codes graphiques qui me correspondent vraiment, pour moi c'est vraiment un objectif de m'exporter là-bas tellement mon art est relié à cette culture.

Je passe la plupart de mon temps à regarder le travail des illustrateurs/designers issu des pays asiatiques et c'est ce qui se rapproche le plus de ce que je fais, là où je ne m'identifie pas forcément avec ce qui se fait en France ou même en Europe.

 

As-tu une anecdote ou une expérience significative de tes premières années en tant qu'artiste visuel à nous partager ?

J'en ai une qui revient assez souvent, quand j'ai l'habitude de discuter de mon travail. J'ai un parcours assez atypique, j'ai passé seulement 6 mois en école d'art parce que ça ne collait pas du tout à ma vision de l'art et j'avais l'impression qu'on enfermait à tout prix ma créativité et ce qui pouvait me rendre unique à travers mon travail.

J'ai demandé à mes parents de faire une année de césure où j'allais me concentrer sur mon art, au début ce n'était vraiment pas simple mais je me suis engagé à me gérer seul et sans trouver un emploi autre que dans l'art visuel. Au début pour tous mes proches c'était impensable et je n'avais pas de clients donc rien de sûr. Cependant, ma détermination a payé et c'est le meilleur choix que j'ai pris jusqu'à maintenant.

 

Quels ont été les défis majeurs rencontrés lors de ta transition en tant qu'artiste à plein temps ?

Je pense que c'était vraiment le fait de trouver des clients, au début c'est super dur d'avoir un salaire convenable même si on bosse beaucoup. Et c'est aussi un métier très difficile et anxiogène, on est souvent seuls et enfermés chez nous pour créer et c'est aussi très dur de savoir prendre des pauses, je crois que j'ai mis plus d'un an à me dire que j'avais le droit à mon premier week-end.

 

 

 

 

Comment as-tu réussi à te faire une place dans le milieu musical, et qu'est-ce qui te plaît dans le fait de créer des couvertures pour des CD ?

En démarchant beaucoup au début et après c'est un réseau qui se fait automatiquement dès qu'on bosse avec un artiste qui nous recommande à un de ces potes, etc. donc beaucoup de bouche-à-oreille /com sur les réseaux en étant assez régulier.

 

 

Ce qui me plaît le plus, c'est l'interprétation par rapport à l'émotion que je vais ressentir musicalement et c'était logique pour moi, parce que je suis incapable de créer sans écouter de musique donc c'est un truc que je sais faire et qui est assez facile pour moi.

 

 

Quelles sont les collaborations ou challenges qui t'ont permis d'évoluer dans ton art ?

Je dirais celle avec Sokuu pour "Moon pleure" parce que c'est mon premier objet physique et que c'est le premier artiste qui a cru en moi pour faire ce genre de choses que j'avais très envie de faire mais personne ne m'en donnait l'opportunité avant, depuis je m'arrête plus et j'espère être reconnu mondialement pour mes formats, c'est aussi une de mes plus grosses passions le travail autour d'un cd. Je passe mes journées à diguer dans plein de pays différents c'est super-intéressant et je pense qu'on a besoin d'élever ce propos en France.

 

De quelle manière intègre-tu ce qui t'entourent à tes œuvres ?

J'intègre souvent ça via des moods et ça peut se remarquer sur mon feed Insta, y'a des périodes de ma vie où c'était assez sombre et c'était un raccord à ma vie perso, là où aujourd'hui tout est plus clair et ça se ressent.

 

 

 

 

Peux-tu nous donner un exemple précis de l'impact qu'à la nostalgie sur ton art ?

Je pense que sans la nostalgie je ne ferais pas d'art, c'est vraiment ce sentiment qui arrive à réveiller ma créativité. Souvent je vais piocher des moods que je ressentais avant, via mon enfance, des jeux vidéo auquel je jouais avant, etc. Je pense que c'est un truc dans lequel j'ai besoin de me réfugier pour ne pas perdre mon âme d'enfant.

 

Quelles est ta vision de l'art, pour les années à venir ? Penses-tu que l'IA est un ennemi ou un nouvel outil pour les artistes ?

Je pense que l'art se portera toujours aussi bien et que ça permettra d'explorer énormément de choses grâce aux nouvelles technologies, qui avancent à une vitesse folle. Aussi l'artisanat qui reste indémodable et je pense que ça ne risque pas de se perdre. Pour ce qui est de l'IA je pense que c'est un bon outil et un gain de temps plutôt qu'un ennemi ou une contrainte au métier, faut savoir l'utiliser de son côté plutôt que de penser qu'il peut nous remplacer, on n'aura jamais l'âme et l'intention créatrice d'un humain autrement.

 

 

 

Write by Yeazzy.