Nous avons eu l'occasion d'interviewer Léopold, alias SALUCV, un jeune prodige du design graphique qui a réussi à fusionner son amour pour le rap avec son talent artistique. En explorant les profondeurs de son imagination, il a su créer des visuels saisissants pour des pochettes d'albums et des projets musicaux, donnant vie à un univers visuel unique et captivant.
Et le point important dans tout ça c'est que j'ai commencé à vraiment aimer ça quand j'ai lié le graphisme au rap. Là j'ai commencé à faire plein de pochettes d'album fictives, jusqu'au jour où j'ai eu ma première commande pour un projet « officiel », depuis j'ai jamais arrêté.
La connexion s'est vraiment faite un peu au hasard de mon côté, je continuais un peu à travailler mes pochettes fictives, j'ai reçu un dm sur instagram. C'était @los6boi, un gros s/o a lui au passage. J'étais archi content parce que créer des visuels pour une vraie sortie c'est ce que je voulais depuis un certain temps à cette époque. Aujourd'hui j'en suis encore archi fier de ce visuel, c'est rare que j'aime encore autant un travail après presque 3 ans. Surtout pour ma première commande je me suis dis « ah ouais ça fait du bien de travailler pour un autre », qu'un tiers t'envoie ses propres idées et c'est à toi de te calibrer avec.
Je prend mes inspirations sur plein de choses, en premier c'est ce que je vis, à l'image des faux tickets de métro que j'ai fat, je déteste vraiment Paris et j'ai trouvé que c'était cool de taffer une création qui mettrait ce ressenti en avant. Je me réapproprie tout ce que je vis, surtout ce que je subis dans la vraie vie : une fois seul j'en parle dans une création, c'est une sorte d'exutoire. Sinon je m'inspire et puise énormément dans le brutalisme en ce moment, du design Suisse, des travaux de Dora Lazarevic, WWWESHSTUDIO....
Quand je manque d'inspiration, et c'est ce que je conseille à tout le monde, je ferme photoshop de suite. Quand je créer c'est que j'en ressens le besoin, dans le passé j'ai perdu trop d'heures devant l'ordi à forcer les choses et essayer de créer pour au final finir frustré. Donc souvent je me laisse 2-3 jours pour voir autre chose, moins ouvrir Instagram histoire de pas avoir à entendre la petite voix dans ma tête qui me dit « T'as vu, eux ils réussissent des trucs, ils travaillent là, tu devrais t'y mettre ». C'est trop important de savoir reconnaître les moments où il faut te mettre au repos.
Récemment tu as travaillé avec Bekar, Bupropion & Nunca, Comment gères tu les délais et les projets à forte pression ? Comment gères tu les retours et les feedbacks ? Est ce que tu es souvent force de proposition avec les artistes ? Et priorises tu les tâches et les projets ?
Pour toi, quel est le message que tu veux transmettre lorsque tu réalises une création ?
Penses tu que les designers peuvent être remplacé ?
Comment envisages tu l'avenir du design graphique ? Quels sont les défis tu veux affronter dans les années à venir ?
Peux tu nous décrire ton parcours professionnel ? Qu’est-ce qui t’as amené au métier de designer graphique ?
J'ai commencé le graphisme vers mes 16 ans, donc j'étais encore au lycée. Après le bac j'ai voulu aller en écoles d'arts mais comme je me prenais pas au sérieux dans ce que je faisais, je me suis direct dis que je n'avais pas le niveau. Donc je suis rentré en licence information communication à la fac, mais c'était pas ce dont j'avais envie à la base, je l'ai fait par dépit un peu. Comme j'étais à la fac et donc pas surchargé de travail, j'ai continué le graphisme de mon coin avec pleins de tutos youtube, je prenais ça de plus en plus comme une passion. J'ai créé « salucv » en 2020 donc j'y postais déjà un peu mes travaux. Puis en début de 3e année de licence j'ai arrêté et j'ai passé un entretien pour accéder à l'école d'art que je voulais en sortie de lycée, j'ai été pris et maintenant je suis en troisième année de bachelor design graphique. L'année prochaine si Dieu veut je me lancerai dans le graphisme à 100% et en indépendant.Et le point important dans tout ça c'est que j'ai commencé à vraiment aimer ça quand j'ai lié le graphisme au rap. Là j'ai commencé à faire plein de pochettes d'album fictives, jusqu'au jour où j'ai eu ma première commande pour un projet « officiel », depuis j'ai jamais arrêté.
Top ! Comment elle s'est faite la connexion avec Losboi pour la réalisation de la cover ?
La connexion s'est vraiment faite un peu au hasard de mon côté, je continuais un peu à travailler mes pochettes fictives, j'ai reçu un dm sur instagram. C'était @los6boi, un gros s/o a lui au passage. J'étais archi content parce que créer des visuels pour une vraie sortie c'est ce que je voulais depuis un certain temps à cette époque. Aujourd'hui j'en suis encore archi fier de ce visuel, c'est rare que j'aime encore autant un travail après presque 3 ans. Surtout pour ma première commande je me suis dis « ah ouais ça fait du bien de travailler pour un autre », qu'un tiers t'envoie ses propres idées et c'est à toi de te calibrer avec.
Quelles sont tes inspirations et tes influences ?
Je prend mes inspirations sur plein de choses, en premier c'est ce que je vis, à l'image des faux tickets de métro que j'ai fat, je déteste vraiment Paris et j'ai trouvé que c'était cool de taffer une création qui mettrait ce ressenti en avant. Je me réapproprie tout ce que je vis, surtout ce que je subis dans la vraie vie : une fois seul j'en parle dans une création, c'est une sorte d'exutoire. Sinon je m'inspire et puise énormément dans le brutalisme en ce moment, du design Suisse, des travaux de Dora Lazarevic, WWWESHSTUDIO....
Comment fais tu lorsque tu manques d'inspiration ?
Quand je manque d'inspiration, et c'est ce que je conseille à tout le monde, je ferme photoshop de suite. Quand je créer c'est que j'en ressens le besoin, dans le passé j'ai perdu trop d'heures devant l'ordi à forcer les choses et essayer de créer pour au final finir frustré. Donc souvent je me laisse 2-3 jours pour voir autre chose, moins ouvrir Instagram histoire de pas avoir à entendre la petite voix dans ma tête qui me dit « T'as vu, eux ils réussissent des trucs, ils travaillent là, tu devrais t'y mettre ». C'est trop important de savoir reconnaître les moments où il faut te mettre au repos.
Quel est le projet dont tu es le plus fière ?
Cette question est trop trop dure en vrai. Mes projets préférés changent selon mes humeurs mais si je devais en retenir un seul je pense que ce serait la campagne que j'avais lancé pour venir en aide en Algérie. J'avais créé un t-shirt que j'avais mis à la vente et l'intégralité des bénéfices avaient été reversés à une cagnotte pour apporter du matériel médical en Algérie pendant la crise sanitaire. On avais pu envoyer 450€ au final, j'étais fier de voir que mon travail pouvait aussi aider les autres. Surtout c'était la première fois que j'en parlais à ma famille, quand ils ont comprit que ça marchait super bien, ils étaient fiers de moi.Quel est le logiciel que tu utilises le plus ?
Le logiciel maudit, Photoshop. C'est là dessus que je passe le plus clair de mon temps pour mes créations. Je me rappelle qu'à l'époque où j'étais sur Photofiltre 7, j'avais réussi à avoir un crack de photoshop et carrément le logiciel me faisait peur. Sur Photofiltre j'avais toutes mes habitudes, je connaissais tout par cœur. Puis avec le temps je me suis dis que ce serait bien de s'y mettre avec un vrai logiciel complet, donc je me suis forcé et j'ai mangé des tutos youtube à foison. J'aime aussi beaucoup InDesgin, que j'utilise un peu moins, trop pratique quand tu commences a le maîtriser. Je suis dessus en ce moment pour préparer un projet personnel, je me permet de teaser un peu.Comptes tu apprendre d'autres compétences comme la 3D, le motion design ?
J'ai commencé déjà un peu la 3D, j'ai du faire 3-4 rendus Blender dans ma vie, le tout dernier c'est celui qui m'a servi a faire la promo de mes affiches, j'en étais fier a mort car je suis pas du tout à propos de ça, j'ai voulu sortir de ma zone de confort et ça m'a beaucoup plu. J'aimerai bien pouvoir approfondir tout ça et apprendre encore. Sinon le reste des pratiques comme le motion design etc, j'ai pas envie d'y mettre mon nez pour l'instant.Récemment tu as travaillé avec Bekar, Bupropion & Nunca, Comment gères tu les délais et les projets à forte pression ? Comment gères tu les retours et les feedbacks ? Est ce que tu es souvent force de proposition avec les artistes ? Et priorises tu les tâches et les projets ?
Franchement pour ce genre de projets, tu apprends juste avec le temps à mieux les gérer que ce soit sur la logistique et la communication avec le « client ». Je mets des guillemets car les noms cités, c'est tous mes frérots. Pour les délais, c'est de l'organisation personnelle, c'est comme faire ses devoirs, je fais des listes. Justement la pression arrive quand je respecte pas lesdites listes, c'est à moi de bien gérer tout ça pour pas trop subir le stress. Sinon mon boulot c'est que du plaisir, dire l'inverse ça serait mentir. Une fois le projet lancé et les premières ébauches envoyées, je me dois d'avoir toujours un plan B en tête au cas où la direction prise n'est pas la bonne où qu'elle ne convient pas à l'artiste. Souvent je n'envoie rien tant que je suis pas moi-même satisfait. Quand tu donnes un travail dont tu es fier, ça se ressent 100x plus. J'ai aussi la chance de pouvoir travailler pour des artistes qui me connaissent et connaissent mon travail, donc quand ils viennent c'est qu'ils veulent un peu de ma vision sur leur projet. Je suis pas seulement des mains mais aussi un cerveau. J'hésite pas à poser plein de questions et renvoyer de nouvelles références si les retours sont négatifs, qu'on avance vite et efficacement. Sinon c'est de la flexibilité, le nombre de fois où je regarde un film avec ma copine et que je dois l'arrêter pour faire des modifs et les renvoyer... Elle grogne 30 secondes mais elle sait à quel point c'est important pour moi tout ça, j'en profite pour la remercier d'être celle qu'elle est, y'a pas de salucv sans elle.
Pour toi, quel est le message que tu veux transmettre lorsque tu réalises une création ?
Quand c’est une création pour autrui, j’essaie de comprendre le plus possible l’univers dans lequel l’artiste veut amener ses auditeurs. Moi mon travail c’est justement d’illustrer ça, si je comprends quelque chose de travers, ça va vite se voir. Pour une commande, j’ai besoin de parler énormément avec le commanditaire, comme je dis toujours, chaque mot est important pour moi, même le plus vaste. J’en fais logiquement ma propre interprétation, illustre ce que l’artiste a en tête. Parfois même je pars dans une direction différente de celle du début et j’amène un nouveau regard sur l’univers. Des fois ça casse mais souvent ça passe. C’est l’avantage de travailler avec des personnes ouvertes d’esprit, qui n’hésiteront pas à remettre leur propre vision en question pour le bien de leur projet. Le challenge c’est aussi de donner envie d’écouter la musique grâce à la pochette par exemple. D’un point de vue plus personnel, quand je travaille pour moi, c’est souvent comme un exutoire, moi qui ne parle pas souvent de ce que je vis, ça me permet de lâcher certaines émotions au compte-goutte. C’est plus libre et personnel, j’attache de moins en moins d’importance à avoir forcément un message à envoyer, juste me faire plaisir à moi-même avant tout et d’être fier de sortir une création.
Avec l’arrivé de l’intelligence artificiel comme Midjouney, Dall E..
Penses tu que les designers peuvent être remplacé ?
Non, jamais ils ne pourront être remplacés à mes yeux. Au tout début je me posais moi-même la question, c'est normal quand il y a un nouvel outil qui arrive de se demander si on va pas être remplacés. Mais plus il se développe et plus ça devient un atout, presque une aide pour les designers. Tu peux te faire des moodboards rapidement, pour ceux dans l'illustration ça permets aussi d'avoir pas mal d'exemples de poses, d'objets etc.. Je pense que si tu as peur d'être remplacé par ça, c'est que ton travail ne doit pas te refléter à 100%, la personnalité d'un créateur influe sur son travail et ça, ça ne se remplacera jamais.
Comment envisages tu l'avenir du design graphique ? Quels sont les défis tu veux affronter dans les années à venir ?
Comme il a toujours fait, ça va évoluer, nous au final on est juste des minuscules bouts d'humains qui mettons humblement notre petit grain de sel. Un jour on sera sûrement dépassés par tout ça mais ça laissera la place à d'autres jeunes plus créatifs et qui auront baigné dans différentes technologies, technologies que nous à 60 ans on sera incapable de comprendre. C'est un cycle et il est incassable. L'humain s'est toujours inspiré de sa vie pour ses créations alors tant qu'il y aura de l'Humain il y aura de l'art. Pour ma part j'aimerai beaucoup apprendre et me sensibiliser le plus possible sur le design éco responsable, notamment au niveau d'impressions, de textiles, de papiers... Pouvoir continuer de créer et que justement les questions écologiques deviennent un challenge et une contrainte qu'on s'approprie, encore plus de nouveaux concepts, tout en étant respectueux au maximum de l'environnement.
L'entretien avec Léopold, alias SALU CV, nous a permis de plonger dans l'univers créatif de ce talentueux designer graphique. Passionné et authentique, il nous a dévoilé ses sources d'inspiration, ses méthodes de travail et ses aspirations pour l'avenir du design graphique. À travers ses réponses, on perçoit une volonté profonde de toujours se renouveler, de relever de nouveaux défis et de rester connecté aux besoins et aux attentes de ses clients. Il démontre qu'avec de la passion, de la persévérance et une approche centrée sur l'humain, le succès est à portée de main. Loin d'être menacé par les avancées technologiques et les intelligences artificielles, le design graphique continuera d'évoluer et de s'enrichir grâce à des artistes comme Léopold, qui mettent leur personnalité et leur créativité au service de leur art.
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