Énaé : Divine sensualité

Énaé : Divine sensualité - HYTRAPE

Ou envoûtante harmonie, Énaé est sans aucun doute l’artiste à surveiller de très, très près en cette fin d’année 2023. Riche de sa diversité culturelle, l’artiste fusionne les influences soul, r&b, dancehall et proses assurées qui sonnent comme du pain béni pour nos oreilles. Avec Punani, un single teinté d’égo-trip et de girl power en featuring avec Le Juiice, elle nous annonce la couleur de son nouvel EP, 528 HZ, prévu pour le 1er décembre. Aussi pétillante et vibrante que ses titres, Énaé a partagé avec nous sa passion contagieuse pour la musique. 

@virginiecherie

Y a-t-il des artistes qui ont fortement influencé ta façon d’appréhender la musique ? 

Lorsque j’ai commencé à chanter et à écrire mes textes, les sœurs Ibeyi m’ont beaucoup influencée. J’admirais à quel point elles étaient soudées et à quel point leur musique était puissante, je me suis vraiment sentie connectée à elles. Willow Smith a également été une source d’inspiration à mes débuts, tout comme Erykah Badu et Lauryn Hill, tant par leurs paroles que par leur interprétation. Et je dirais sans hésiter Amy Winehouse, de par la manière dont elle est torturée, sa tristesse, sa mélancolie… Ça m’a toujours parlé.

Comment la fusion de tes origines américano-haïtiennes et franco-espagnoles se reflète-elle dans ton processus artistique ?

C’est vrai que ça vient de manière assez instinctive. Je ne réfléchis pas vraiment quand je crée. C’est tellement naturel pour moi d’écrire en anglais, d’incorporer des vibes un peu créoles et dancehall. C’est vraiment une expression de ce que j’aime, des productions que j’entends et des compositions que je peux créer moi-même.

@virginiecherie 

En partageant la scène avec des artistes renommés tels que Kalash, Jok'Air et d’autres, comment ces expériences ont-elles influencé ton parcours musical et ton approche de la performance live ?

Ça m’a déjà beaucoup forgée. Lorsque l’on fait des premières parties, les gens ne t’attendent pas toi, donc t’es obligée de te donner à 200% pour captiver quelques personnes et qu’elles accrochent à ton style. C’est un défi où tu te dis : “Là faut que ça pète, faut que ça prenne, il faut que les gens soient touchés.” Parfois, ça fonctionne mieux que d’autres, parce que tous les publics ne sont pas réceptifs. Mais j’ai adoré faire celles de Jok’Air et Meryl, ça m’a donné de la force pour toujours faire mieux.  

Tu as fait ton premier featuring en compagnie de Le Juiice pour le titre Punani, comment s’est passée cette rencontre musicale ? Était-ce une évidence pour toi de collaborer avec la Trap Mama ?

Le Juiice est une artiste que je suis depuis longtemps, j’ai toujours accroché à son délire. Je trouve qu’elle a une interprétation incroyable et qu’elle incarne vraiment bien son personnage. Même si mon univers est totalement différent du sien, j’ai tout de suite pensé que les deux pouvaient bien matcher. Lorsqu’il s’agit de collaborations, j’aime beaucoup mélanger des styles très variés parce que c’est à ce moment-là que naît quelque chose d’hyper intéressant musicalement. La rencontre s’est super bien passée, il n’a suffi que d’une journée en studio et c’était fait ! 

 

Y a-t-il un artiste avec qui tu rêverais de collaborer ? 

Bien sûr, j’en ai même plusieurs ! Si on parle de featuring de rêve, ce serait vraiment à un très haut niveau, Rosalía par exemple, c’est le goal. Il y a aussi SZA, Raye… Ce serait génial de pouvoir collaborer avec Kalash et même Angie ! À chaque fois, on se dit qu’on doit faire quelque chose ensemble (haha), ça me ferait vraiment plaisir.

Ton EP 528 HZ sort le 1er décembre. Peux-tu nous donner un aperçu de la progression de ton style musical et des thèmes explorés dans ce nouvel opus ? 

Dans mon premier projet, l’approche était moins définie au niveau des thématiques abordées. Dans 528 HZ, c’est beaucoup plus explicite. C’est vraiment un EP qui s’articule autour de l’amour sous toutes ses formes, de la sensualité, la féminité, mais aussi la guérison. À mon sens, c’est plus approfondi en termes de musicalité. J’ai essayé de pousser les harmonies, de chanter davantage, de me livrer plus. Ça me libère de plein de choses, que ce soit des blessures ou même de ce qui peut me faire du bien. Tout ce que j’ai envie d’exprimer, je le transpose dans ma musique et particulièrement dans cet EP. 

@virginiecherie

Comment jongles-tu entre les influences de la néo-soul, de l'afro, du R&B et d'autres genres, tout en restant fidèle à ta propre identité musicale distinctive ?

C’est du Énaé (haha) ! Je m’immerge tellement dans ce que j’aime, dans ma musique et dans ce que je veux incarner. Je ne me force à rien. Le featuring avec Le Juiice était très “drip”, très dancehall. Ce n’est pas la couleur principale de l’EP, mais je sais que celui-ci a un sens parce que j’ai mon identité vocale. 

@virginiecherie

La danse fait également partie de tes passions. Penses-tu que la danse et le chant sont inévitablement liés dans ton art ? Est-ce que cet art te permet de communiquer un message que tu ne pourrais pas exprimer à travers la musique ? 

La danse, c’est vraiment la continuité de mon expression corporelle. Elle passe de la voix à mon corps et c’est une façon d’exprimer ma sensualité. Sur scène, la danse me libère beaucoup et débloque aussi pas mal de choses. Je ne prends pas seulement des cours de danse pour savoir danser, mais pour m’incarner, prendre conscience de mon corps, de ma posture et de mes mouvements, donc oui, même si tous mes titres ne sont pas faits pour danser, c’est évidemment lié à ma musique !

Quel message souhaites-tu transmettre à travers ton art ? 

C’est un message d’acceptation, de confiance et surtout d’amour. Avant d’être artiste, avant de chercher à briller, on est des humains avec une histoire, un parcours. On traverse tous des moments très difficiles, mais après vient la lumière et il faut sans cesse faire de son mieux pour y arriver.

Quel(s) conseil(s) donnerais-tu à quelqu’un qui veut se lancer dans la musique ? 

Pose-toi la question de pourquoi tu as envie de le faire, quelles sont tes motivations, c’est trop important. Beaucoup d’artistes aujourd’hui se trompent. Je pense sincèrement que c’est un des métiers les plus compliqués, tout comme les métiers artistiques en général, parce que ça demande beaucoup de paramètres mentaux et émotionnels. Si tu te perds dans une histoire de fame, de le faire pour la hype, tu perds l’essence même de l’art et c’est facile de se perdre là-dedans. Bien s’entourer aussi, c’est essentiel, c’est même la base. Prends ton temps, laisse ton égo de côté quand tu arrives au studio, n’aie pas peur des critiques constructives et sois à l’écoute de toi-même. 

Merci Énaé pour ce moment ! On a hâte de s’enjailler sur 528 HZ et de te retrouver sur scène le 12 janvier au Hasard Ludique. 

Prend vite ta place ! : www.lehasardludique.paris/concert/2023-10-31/enae%23reservation

Instagram : enae_music

Pour t'ambiancer sur Énaé :



Écrit par Camille Noel Djaleb (@cosycam)