Rencontre avec Osboyz : Une interview exclusive

Rencontre avec Osboyz : Une interview exclusive - HYTRAPE

Les duos artistiques apportent souvent une fraîcheur et une dynamique uniques.

C'est le cas d'Osboyz, un duo de rap français qui a su se démarquer par son originalité et sa passion pour la musique. Dans cet article, nous plongeons dans l'univers d'Osboyz pour découvrir leur parcours, leurs inspirations et leurs aspirations.

De leur rencontre fortuite au lycée à la création de leur groupe, en passant par leurs influences musicales et leurs projets futurs, nous explorons les multiples facettes de ce duo prometteur.

Comment vous êtes-vous rencontrés et qu'est-ce qui vous a donné envie de créer Osboyz ?

E: Nous nous sommes rencontrés au lycée, grâce à un ami en commun qui faisait déjà de la musique. Il nous a invités en studio, et l'alchimie s'est faite immédiatement. J'écris des textes depuis mes années au lycée, et c'est Axel qui a proposé de combiner nos talents. Notre toute première chanson a vu le jour en 2018, et notre premier Ep est sorti en juillet 2019.

A: J'allais en studio avec mon frère et l'idée de former un duo s'est naturellement imposée à nous. On a fait écouter nos premières créations à nos amis, et leurs réactions positives nous ont encouragés à continuer.

Comment avez-vous choisi votre nom de groupe ?


A & E: Le nom Osboyz est né lors d'une session en studio. On s'est dit, "quitte à faire de la musique, autant en faire à deux". Au début, nous rappions surtout sur des instrumentales old school. Ce goût pour le old school nous a inspirés pour le nom Osboyz, qui est en fait la contraction de "Old School Boys". Plus tard, nous avons même sorti un projet intitulé "Old School Boyz", enregistré en Bretagne.

Qui sont vos plus grandes inspirations musicales ?

A : Mes inspirations musicales ont évolué avec le temps. Au début, j'étais très influencé par les icônes du rap américain comme Eminem et Dr. Dre. Puis j'ai commencé à m'intéresser davantage au rap français avec des artistes comme Vald, 1995 et Nekfeu. Aujourd'hui, je suis également très fan de Jazzy Bazz, Luther et Rounhaa. Ils m'inspirent à expérimenter avec différents styles et flows.

E : J'ai découvert le rap assez tôt avec des artistes comme Diam's et la Sexion d’Assaut à peine arrivé au collège. Quelques années plus tard, peu de temps avant le lycée j’ai découvert EMINEM et je suis directement devenu fan. Je m’intéressais à ses textes, à sa vie etc et ça m’a donné envie de me plonger à fond dans l’univers du rap. Suite à ça je suis tombé à fond dans le rap OG Américain avec les légendes comme Snoop Dogg, Dr.DRE, 2PAC, le WU TANG CLAN ou encore MOBB DEEP.
Une fois au lycée j’ai commencé à écouter beaucoup de rap français à l’époque de la trap avec Booba, Kaaris, Lacrim etc. J’aimais aussi beaucoup les rappeurs techniques comme Nekfeu. Mais ma plus grosse révélation a été SCH, c’est vraiment mon rappeur préféré, il m’a beaucoup inspiré et c’est toujours le cas.



Vos albums ou projets préférés :

A : En termes d'albums, j'apprécie beaucoup les travaux de Booba et Eminem pour le rap plus ancien. Actuellement, j'écoute beaucoup Luv Resval. Mon album français préféré est "Agharta" de VALD et côté US, c'est "ASTROWORLD" de Travis Scott.

E : Pour moi, les albums qui m'ont le plus marqué sont "A7" de SCH, Nero Nemesis de BOOBA et Feu de Nekfeu pour le rap français et la discographie d'Eminem dans les années 2000 pour le rap américain. Récemment, j'apprécie le travail de So Lalune, La Fève, Freeze Corleone ou encore SDM.

Pouvez-vous me parler de votre processus créatif en studio ?

E: Mon processus créatif a vraiment évolué depuis que je travaille avec Senden. Avant, j'étais plutôt enfermé dans un seul style, mais maintenant je suis plus ouvert. On commence souvent avec une idée de la direction qu'on veut prendre pour une chanson. Parfois, ça peut être une simple mélodie qui m'est venue à l'esprit, ou un concept que Senden veut explorer. Ensuite, on décompose cette idée en ses éléments et on commence à construire autour.


A: De mon côté, tout se fait vraiment au feeling. Quand on est en studio, on se laisse porter par l'énergie et l'ambiance du moment. On s'improvise des défis : par exemple, changer de flow en plein milieu d'une chanson, ou ajouter un élément de surprise. Cela rend chaque session unique et passionnante.



Comment avez-vous réussi à atteindre presque 200k de streams ? Vous avez une stratégie ?


A & E : Oui, nous avons une approche méthodique. Dès qu'un nouveau son sort, nous le suivons de près pour voir comment il est reçu par le public. Notre stratégie a toujours été de tester différentes choses. On dit souvent qu'il faut échouer pour réussir, et je pense que c'est vrai. Beaucoup parlent de la « bonne » façon de faire les choses, mais au final, ils ne font rien. Nous, au contraire, nous investissons dans des professionnels comme des beatmakers et des ingénieurs du son. Le travail est essentiel ; il n'y a pas de place pour la procrastination dans ce domaine. Plus je grandis, plus j'explore différents flows et styles. C'est comme un muscle, plus vous l'exercez, plus il devient fort. Le travail génère des opportunités, et c'est comme ça que nous avons pu atteindre ces chiffres.

Vous avez collaboré avec beaucoup de gens. A l'avenir, quelle serait votre collaboration de rêve ?

A : Nous avons un double critère pour choisir nos collaborations. D'une part, il y a l'attrait de travailler avec des artistes bien établis, qui ont une grande expérience et notoriété comme VALD ou SCH. Ces collaborations apportent souvent des opportunités et surtout une vision de l’industrie musicale que l’on a pas encore.
E : Oui, travailler avec des artistes renommés peut aussi être une source riche d'histoires, d'anecdotes et de conseils qui peuvent être inestimables pour notre propre développement.
A : D'autre part, il y a aussi l'excitation de travailler avec des artistes moins connus mais extrêmement talentueux, comme MAIRO ou KHALI.
E : Exactement, ces collaborations peuvent être plus authentiques et offrir un terrain plus égal pour la coopération créative.




Pouvez-vous parler d'une collaboration marquante ?

A : Une collaboration qui nous a particulièrement marqués est celle avec TOR. Il est venu dans le Nord pour une session de freestyle, et c'est là que nous avons créé "BUZZ", notre plus grand hit jusqu'à présent. Il a généré 2 000 streams en 24 heures, ce qui était bien plus que tout ce que nous avions réalisé jusqu'alors.

E : Oui, et c'est intéressant de noter qu'après le succès de "BUZZ", nous n'avons pas forcément pris les bonnes décisions. Avec le recul, nous aurions dû travailler autrement pour maintenir cette nouvelle base de fans.



Vous avez quoi comme projets pour l'année à venir ?

A & E: En plus de la sortie d'un clip, nous avons aussi un EP en préparation “OSB5”. L'année 2024 sera très axée sur les performances live. On veut vraiment se connecter avec notre public, donc attendez-vous à nous voir sur scène un peu partout.

A: Je pense que le live va vraiment nous permettre de montrer une autre facette de nous-mêmes. On a hâte de partager cette énergie avec nos fans.



Vous visez quoi à long terme ? Dans 10 ans ?

A: À 35 ans, je me vois vraiment comme quelqu'un qui a réussi dans plusieurs facettes de l'industrie musicale. Pas seulement comme artiste, mais peut-être aussi comme producteur ou manageur. J'aimerais être en mesure d'aider d'autres talents à émerger.

E : Personnellement ma mentalité c’est que je n’ai pas de plan B. J’ai pas le droit à l’échec dans mon art qui est le rap, je veux cette vie à tout prix et c’est pour ça que je me donne à 200% là dedans. Donc pour répondre dans 10 ans je me vois bien sur scène avec mon gars sûr car j’aime beaucoup trop la musique.

Parlez-moi de votre dernier projet, « OSB5 ». Qu'est-ce qui vous a inspiré ?

Pour "OSB5", notre approche était simple mais efficace. Nous avons compilé les meilleurs sons que nous avions créés au cours de l'année pour en faire un seul projet. L'idée est que la pratique régulière et constante, couplée à notre amour de la musique, crée en quelque sorte notre propre source d'inspiration. En fait, chaque fois que je crée un nouveau son, je pense immédiatement à la réaction de mes amis, ce qui m'aide à me concentrer et à rester motivé. C'est également une sorte de compétition amicale entre nous. Nous nous efforçons chaque année de nous surpasser et de nous améliorer, ce qui alimente le processus créatif derrière chaque EP "OSB".

Cette approche d'auto-évaluation et d'amélioration continue est ce qui nous motive à continuer à créer, à expérimenter et à évoluer en tant qu'artistes.



Pensez-vous que la musique a un rôle philosophique à jouer dans la société ?

A & E: Absolument. La musique est bien plus qu'un simple divertissement ; elle a le pouvoir d'amplifier les émotions et peut servir d'exutoire. Dans le rap, en particulier, on trouve un large éventail d'émotions, allant de la rage à la joie. C'est un miroir de la société.

On veut vraiment se concentrer sur des messages positifs de motivation et d'optimisme. Même si nous ne voulons pas être étiquetés comme des "rappeurs conscients", on pense qu'il est crucial de rester en phase avec la réalité sociale. On aimerait explorer des thèmes comme la résilience, la persévérance et l'importance de l'équilibre dans la vie.