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2025 confirme noir sur blanc ce que la scène voyait venir : l’art digital n’est plus un
supplément gadget, il fait partie du cœur du marché. Le rapport Art Basel & UBS 2025
montre que plus de la moitié des collectionneurs à hauts revenus ont acquis au moins une
œuvre digitale sur la période récente, plaçant ce médium quasiment au niveau de la
sculpture dans certains segments. 

Les grandes foires ont stabilisé leurs sections numériques

On trouve vidéos, œuvres génératives, installations interactives, pièces liées à la blockchain quand c’est pertinent, souvent portées par des galeries qui ont appris du cycle NFT : moins de spéculation brute, plus de curation. Des événements spécialisés, connectés à Art Basel ou à d’autres foires majeures, deviennent des rendez-vous sérieux pour le digital natif.

Mais l’intérêt stratégique, il est ailleurs : l’esthétique dominante de ces espaces vient
directement de l’underground. Ce sont les VJ, artistes génératifs, motion designers, devs
créatifs, collectifs de club qui ont posé les standards visuels adoptés aujourd’hui comme
“légitimes”.

Ces acteurs ont passé dix ans à travailler dans des conditions instables : scénographie de soirées, visuels de festivals, clips low budget, installations auto-produites. Ils arrivent en 2025 avec un avantage : maîtrise technique réelle, langage visuel cohérent, capacité à produire des expériences, pas juste des rendus.

Les institutions, elles, sont dans un moment de rattrapage

Elles essaient de comprendre IA, blockchain, immersion, tout en évitant de répéter les erreurs du bull run spéculatif. Elles sélectionnent des artistes capables d’articuler forme et propos : critique des systèmes, mémoire, écologie, identités, territoires, data, spiritualité, architectures virtuelles habitées.

Pour les créateurs numériques, ce contexte ouvre un champ, mais demande de la lucidité

Opportunités concrètes : accès à des résidences et commandes pour des installations, environnements interactifs, œuvres génératives situées ; possibilité de vendre en éditions numériques limitées cadrées contractuellement (avec ou sans blockchain) ; dialogue plus simple avec des galeries qui comprennent mieux les formats.

Risques à ne pas négliger : récupération esthétique sans reconnaissance des scènes qui ont porté ces codes ; pression pour lisser le propos ou neutraliser la charge politique ;
confusion autour de l’IA générative : certaines institutions fantasment la “rupture” sans
distinguer expérimentation de surface et vraie recherche.

Le point de vue à garder : l’underground a construit la crédibilité de l’art digital. 2025 ne doit pas être le moment où il se fait déposséder. Les artistes qui tirent leur épingle du jeu sont ceux qui arrivent avec un corpus solide, une narration claire, une capacité à naviguer dans les cadres institutionnels sans brader leur langage.

On ne joue plus la légitimité sur “est-ce que c’est digital ou non”. On la joue sur la qualité de la pensée, la cohérence du dispositif, la façon dont on traite les outils (IA comprise) comme des moyens, pas comme des slogans