Apple Intelligence s’intègre aux iPhone, iPad et Mac compatibles : génération et réécriture de textes, suggestions intelligentes, live translation, résumé de contenus, compréhension du contexte à l’écran, le tout articulé autour de modèles on-device et d’un système Private Cloud Compute annoncé comme chiffré et limité aux tâches nécessaires.

Adobe, via Firefly et les annonces d’Adobe MAX 2025, propose une automatisation étendue : génération et retouche d’images, vidéos, sons, voix off, création de modèles personnalisés, intégration directe dans Photoshop, Premiere, After Effects.

Blackmagic avec DaVinci Resolve 20 ajoute plus de 100 fonctions dont IntelliScript (timelines générées à partir de scripts), Multicam SmartSwitch, sous-titres animés, corrections intelligentes.

À côté, les solutions d’IA vidéo (avatars, lip sync, doublage auto multi-langue) se normalisent chez les marques comme chez les créateurs. Tout ça rend la production rapide, propre, accessible. Mais la vitesse peut annuler la
différence.
L’usage pertinent, c’est l’IA comme support de charge, pas comme styliste
Automatiser ce qui n’a aucune valeur créative directe : dérush brut, synchro, nettoyage
audio, sous-titres, adaptation multi-format, templates répétitifs. Utiliser Firefly sur des tâches ciblées : variantes d’un visuel, remplissage, corrections locales, pré-maquettes. Exploiter, Resolve 20 pour accélérer les décisions techniques sans abandonner le choix du rythme, des coupes, des couleurs.
Les projets qui tiennent sont ceux dont la direction artistique pré-existe à l’outil : palette,
textures, façon de cadrer, rapport à la lumière, ton éditorial. Si l’IA arrive avant ces décisions, elle impose un langage générique que le public 2025 repère immédiatement.
Il faut aussi poser les réserves de façon nette.
Sur la donnée et le droit : les éditeurs revendiquent des datasets “propres” ou encadrés,
mais le débat persiste, notamment sur la proximité des sorties générées avec des œuvres
existantes. Tout ce qui est produit pour un client, un label, une marque doit être sécurisé :
comprendre les licences, vérifier les conditions d’usage, éviter les visuels trop proches d’IP
identifiables. C’est de la gestion de risque basique.
Sur les deepfakes et la confiance : le volume de contenus truqués explose, au point que
législateurs et plateformes accélèrent sur les obligations d’étiquetage et les sanctions.
Pour toute structure créative sérieuse, la ligne est simple : ne jamais générer ou manipuler l’image/voix de personnes réelles sans consentement explicite, être transparent sur l’usage d’IA dans les contenus sensibles, éviter les zones grises “c’est juste pour le buzz”.
Sur la dépendance : construire un pipeline qui repose à 100 % sur un seul acteur (Apple,
Adobe, une plateforme IA) sans formats ouverts ni backup, c’est s’exposer à des hausses
de prix, des restrictions, des changements de politique. Garder des assets exportables, des
process documentés, des alternatives possibles est un réflexe de survie, pas une parano.
Ce que montrent les comportements des audiences en 2025 est assez clair
Elles attendent une qualité minimale devenue standard (son propre, image nette, sous-titres lisibles, habillage cohérent). Elles valorisent les créateurs capables de tenir une ligne,
d’assumer un point de vue, de ne pas se cacher derrière la tech. Elles sanctionnent les
contenus qui ont l’air générés sans intention, ou qui jouent avec la frontière du faux.
La bonne stratégie n’est pas de brandir “full IA” comme argument, ni de revendiquer un
artisanat intégral délirant. C’est d’articuler les deux : assumer l’usage des outils pour enlever la friction, mais revendiquer clairement là où l’humain décide.
Parce que c’est là que se situe, encore, la valeur : dans la sélection, le refus, la cohérence, la responsabilité.
Tu n’as pas besoin d’en faire une religion. Juste de montrer que tu sais ce que tu fais.



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