On connaît tous cette casquette. Noir profond, logo entrelacé du N et du Y – la casquette des Yankees, ce n’est pas juste un accessoire. C’est un mythe, un symbole culturel fort, un manifeste discret de l’attitude new-yorkaise. Mais comment ce simple morceau de tissu est-il devenu un emblème mondial ? Retour sur l’histoire fascinante d’un objet devenu culte.
Aux origines d’un symbole : de la médaille à la casquette
La première fois qu’on voit ce fameux logo, c’est… sur une médaille d’honneur. Tiffany & Co., oui, la célèbre maison de bijoux, crée en 1877 l’entrelacement du N et du Y pour rendre hommage à un officier de police blessé dans l’exercice de ses fonctions. Ce n’était qu’une médaille, mais cette toute première version posait déjà les bases d’une histoire de loyauté et d’engagement. Quelques décennies plus tard, en 1909, cette médaille inspirera le logo des New York Highlanders – nom original des Yankees. Et là, sans qu’on le sache encore, l’histoire de cette casquette venait d’être lancée.
Si la casquette des Yankees a pris cette ampleur, il faut le dire, c’est grâce à Spike Lee. Grand fan de l’équipe et de tout ce que New York représente, le réalisateur a joué un rôle clé dans l’envolée du phénomène. En 1996, Spike Lee demande à New Era, fabricant officiel de la casquette, une version rouge qui s’accorde avec sa doudoune des Yankees. Un détail, peut-être, mais qui a fait tilt. En apportant une touche de couleur, Lee transforme la casquette en un accessoire de mode, un objet de désir. “Je voulais la casquette officielle”, raconte-t-il au Guardian, et c’est exactement cette authenticité, cette quête d’authenticité, qui allait séduire toute une génération de fans, bien au-delà du sport.
Un emblème de style, bien plus qu’un club
Ce n’est pas le club qui attire les jeunes d’aujourd’hui, mais l’attitude, la couleur, l’allure que cette casquette dégage. “La jeune génération n’est pas attirée par l’équipe, mais par les couleurs,” observe Spike Lee. Peu importe le logo ou l’histoire du club, l’important, c’est l’esthétique, la vibe. C’est ce qui pousse des millions de gens à arborer la casquette des Yankees sans même se soucier de l’équipe – parfois même sans connaître le moindre joueur ! Lee, lui, ne pourrait jamais porter les couleurs d’une équipe qu’il n’aime pas. Mais il comprend que pour beaucoup, cette casquette, c’est bien plus que du sport : c’est un accessoire iconique, un marqueur de style universel.
Nelson Mandela et la puissance symbolique des Yankees
Ce 22 juin 1990, Nelson Mandela en visite officielle à New York crée un moment historique en portant cette fameuse casquette, au cœur du Yankee Stadium. Un leader politique de cette envergure, qui endosse l’emblème de l’équipe mythique, c’est tout un message. Mandela remercie la foule, sollicite l’appui du peuple américain dans la lutte contre l’apartheid, et, sans en dire davantage, l’image fait le reste. Mandela en bomber et casquette Yankees : cette photo devient une icône des années 90, tant sur le plan politique que dans la culture populaire. Avec lui, cette casquette dépasse encore une fois les frontières sportives, et devient le symbole d’une solidarité internationale.
JAY-Z et la consécration musicale
Dans la culture hip-hop, la casquette des Yankees a trouvé son porte-étendard ultime avec JAY-Z. Dans Empire State of Mind, il affirme fièrement : “J’ai rendu la casquette des Yankees plus célèbre qu’aucun joueur de la franchise.” Pas besoin d’en dire plus. Cette casquette, pour lui, c’est l’essence même de New York, une ville de défis, d’ambitions, où chacun trace sa propre route. Et quand JAY-Z l’arborait, il emportait avec lui toute cette vibe new-yorkaise qui fait le charme de la casquette : une attitude insoumise, un état d’esprit conquérant.

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