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Le monde de la mode a une nouvelle tête d’affiche. Glenn Martens, designer belge, prend officiellement la direction artistique de Maison Margiela, succédant à l’illustre John Galliano, qui a quitté la maison en décembre 2024 après dix années marquantes. Un passage de relais historique, qui ouvre une nouvelle ère pour la marque fondée par Martin Margiela.

Le groupe OTB, propriétaire de la maison, officialise cette nomination le 29 janvier 2025. Martens, déjà reconnu pour son travail révolutionnaire chez Y/Project et Diesel, entre dans une maison qui a toujours prôné la déconstruction, la réinterprétation et une vision avant-gardiste de la mode. Son arrivée est scrutée de près par l’industrie, impatiente de découvrir sa vision pour l’une des maisons les plus conceptuelles du paysage mode actuel.

Un créateur façonné par l’expérimentation

Glenn Martens est loin d’être un inconnu dans le monde de la mode. Né en 1983 à Bruges, il entame des études en architecture d’intérieur avant de se tourner vers la mode et d’intégrer la prestigieuse Académie royale des beaux-arts d’Anvers. Il fait ses armes dans le studio homme de Jean Paul Gaultier avant de rejoindre Y/Project, où il impose une esthétique audacieuse, mêlant coupes asymétriques et détournement des codes vestimentaires.

En 2017, il remporte le prestigieux prix ANDAM, confirmant son statut de designer à suivre. Mais c’est surtout chez Diesel qu’il se distingue, redonnant à la marque un souffle contemporain et une dimension conceptuelle inédite. Son travail sur le denim, son approche marketing décalée et ses mises en scène spectaculaires – comme son défilé au milieu de 200 000 boîtes de préservatifs – ont marqué les esprits.

Si cette nomination paraît naturelle, c’est parce que Martens partage une approche similaire avec celle de Martin Margiela, le fondateur de la maison. Comme lui, il est issu de l’Académie royale d’Anvers et entretient une fascination pour la déconstruction et le détournement des codes de la mode. Son expérience chez Y/Project l’a préparé à sublimer l’ambivalence entre classicisme et expérimentation, un terrain de jeu qu’il pourra exploiter pleinement chez Margiela.

D’autant que la maison Margiela est restée fidèle à son héritage conceptuel sous la direction de John Galliano, qui a su enrichir l’univers de la marque avec ses inspirations baroques et théâtrales. Martens hérite ainsi d’un patrimoine unique, où l’innovation règne en maître.

Le défi est de taille. Glenn Martens devra non seulement préserver l’essence expérimentale de Maison Margiela, mais aussi l’adapter aux mutations du luxe contemporain. L’industrie s’interroge déjà : maintiendra-t-il l’aura couture de la maison, ou insufflera-t-il un vent plus streetwear, à l’image de son travail chez Diesel ?

Le mystère demeure quant à son premier défilé pour Margiela, prévu pour la Fashion Week de Paris. Ce qui est certain, c’est que sa nomination marque un tournant. Son talent pour déconstruire, revisiter et réinterpréter les vêtements promet une nouvelle dynamique pour la maison.

Martens, qui déclare être « honoré de rejoindre une maison qui inspire le monde depuis des décennies », sait qu’il est attendu au tournant. Son arrivée signe le début d’un nouveau chapitre pour Maison Margiela, où héritage et avant-garde continueront de s’entrelacer avec brio.